Daniel IBLED est né le 6 juillet 1959 à St Etienne. Il habite et travaille à Paris dans son atelier.
Diplômes et formations
1977 : Baccalauréat série D
1977-80 : Diplôme d’ébéniste – marqueteur – sculpteur à l’Institut St Luc à Tournai (Belgique)
1980-81 : Spécialisation de sculpteur à l’Institut St Luc à Tournai (Belgique)
1986-90 : Diplôme de l’Institue Français de Restauration des Œuvres d’Art – section sculptures
Depuis 1991 : Artisan indépendant, travaille en restauration de sculptures pour les Musées Nationaux, le musée des Arts Décoratifs, les Monuments Historiques, la ville de Paris et les collectivités locales.
Depuis 2009 : Artiste sculpteur, inscrit à la Maison Des Artistes – n° d’ordre: I048904
Ma démarche artistique
j’ai effectué après mes études, une première formation d’ébéniste sculpteur, à l’académie Saint Luc de Tournai, en Belgique, qui m’a familiarisé avec le bois et surtout avec les techniques d’assemblages. Ensuite, tout en menant une recherche personnelle en sculpture, je me suis orienté vers la restauration de sculptures. Formé à l’Institut Français de Restauration des Œuvres d’Art, je travaille depuis 30 ans, en tant qu’indépendant, pour les musées nationaux ainsi qu’à l’étranger où j’assure des campagnes de restauration et de formation.
Ce parcours, un peu particulier, m’a permis l’approche d’une autre lecture possible d’une œuvre, de la réinventer à partir de ce qu’elle est devenue, avec son histoire et ses traumatismes, en intégrant pleinement les traces de son passé, permettant ainsi la naissance d’une nouvelle œuvre à partir de l’ancienne.
C’est cette même lecture parallèle que j’utilise actuellement dans ma recherche artistique en utilisant et détournant ce qui existe déjà et en recomposant, par un jeu d’assemblage de fragments de bois trouvés au hasard de mes voyages un oiseau ou autre sujet.
Mes sculptures pourraient être comparées à des histoires ou à des poèmes qui auraient pris naissance à partir non pas d’une idée mais d’un jeu de regard.
Imaginez un arbre classique au milieu d’un champ: un tronc, des branches, le tout généralement de forme arrondie et souvent harmonieuse. Au premier regard, rien de très particulier, mais déjà, si vous vous approchez, des lectures différentes se superposent en fonction de la forme du tronc, de l’agencement des branches, de la texture de l’écorce, de sa couleur…
Imaginez le même arbre dans un milieu « hostile ». Les formes « tubulaires » classiques vont ponctuellement se complexifier, des courbes ou des déformations vont apparaitre. Si vous ajoutez des attaques de parasites ou des accidents, le nombre de lectures possibles augmente.
Ces zones atypiques peuvent être limitées à quelques centimètres ou être beaucoup plus étendues. Parfois, ces illogismes s’ajoutent les uns aux autres et aboutissent, sur une surface très délimitée, à une forme réaliste qui raconte à elle seule un début, voire une grande partie de l’histoire.
Ma recherche commence là.
Marcher, peu importe l’endroi.
Me vider l’esprit pour laisser flotter mon regard et capter tous ces illogismes, pour les scanner mentalement et analyser leur potentiel.
Première lecture : automatique, rapide, clinique pour faire le tri. Qu’est ce que ça raconte ? Juste un mot, quelques mots, une phrase ou un paragraphe ? Mot rare ou mot commun ? Utilisable ou trop abimé ?
Perle rare, j’isole, je coupe, je mets dans mon sac et poursuit mon chemin.
A ce stade là, je sais juste que j’ai récolté plein de bouts d’histoire, mais je ne sais pas encore lesquelles.
Retour à l’atelier. Etaler mes trésors
Deuxième lecture : les reprendre un par un. Analyser ma première lecture pour confirmer ou infirmer mon choix et mémoriser la forme.
Ensuite… Jouer avec mes fragments comme avec des mots. Me laisser porter par les formes.
L’harmonie des mots aboutit à un poème, la musique des formes aboutit à une sculpture.
Tout est dans le regard.
Après vient la partie technique.
Comment faire tenir tout cela ensemble ? Comment faire pour que les assemblages entre ces différents « mots » soient le moins visible possible ? Non pas pour les cacher, ce n’est pas le but, mais pour que la lecture visuelle soit fluide, pour que les volumes et les lignes se suivent afin que l’ensemble soit harmonieux.
La sculpture qui en découle ne peut être un qu’un spécimen unique car elle résulte du regard que je porte sur une multitude de petits détails s’ajoutant les uns aux autres.
Enfin la dernière étape, la plus importante, votre lecture personnelle.
Voyons nous la même histoire ?
Pas sur !
Voir la vidéo de présentation de Daniel et de son travail lors de l’exposition Place aux artistes en 2010